Le choix du cercueil est un passage obligé pour tous les Français, peu importe qu’il soit question d’inhumation ou de crémation. Toutefois, en fonction de ces deux rites funéraires, le matériau utilisé ne sera évidemment pas le même. Il ne faut pas oublier non plus qu’un grand nombre de considérations pèsent désormais dans la balance, à commencer par les questions écologiques qui sont plus que jamais à l’ordre du jour dans le secteur du funéraire.
Si la tendance est au cercueil écologique, pour impacter le moins possible l’environnement, il peut être compliqué de savoir vers quel type de cercueils s’orienter pour rester fidèle à ses valeurs. En effet, à de nombreux égards, le bois n’est par exemple pas considéré comme un choix écologique.
Faisons le point pour mieux comprendre les tenants et aboutissants environnementaux du cercueil en bois.
Les grands principes du cercueil écologique
Pour être considéré comme écologique, un cercueil doit être fabriqué à partir d’un matériau plus ou moins rapidement biodégradable. À ce titre, ce sont entre autres la cellulose, la poudre de bois, les fibres de papier usagé ou encore le papier Kraft qui remportent la palme de la biodégradabilité.
Si cette question est aussi importante, c’est qu’en fonction du matériau choisi, le cercueil ne se désintégrera pas nécessairement aussi vite. Par exemple, on estime qu’il faut entre 10 et 15 ans à un cercueil en bois pour terminer le processus. Au contraire, pour un cercueil en carton, il ne faut qu’à peine plus d’une année.
Cependant, tous les matériaux ne peuvent pas être utilisés dans la fabrication d’un cercueil. Effectivement, une législation relativement stricte encadre cette problématique. Ainsi, pour être jugé conforme à ce que l’on attend de lui, le matériau du cercueil écologique doit obligatoirement avoir fait l’objet d’un agrément du ministère de la Santé. Ce dernier impose d’ailleurs des conditions pour la vente de ces nouveaux cercueils « eco-friendly », qui passent notamment par :
- leur étanchéité ;
- leurs facultés à être biodégradables ;
- la présence ou non de poignées (et leurs matériaux, le cas échéant) ;
- la présence ou non d’une plaque métallique ;
- l’obligation d’un système de fermeture.
Lorsque tous ces critères sont remplis, et si le matériau utilisé bénéficie de l’agrément susmentionné, il est impossible pour une commune (puisque ce sont les municipalités qui gèrent les cimetières) ou un crématorium de refuser le cercueil d’un défunt.
L’impact du cercueil en bois sur le plan écologique
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le bois n’est pas toujours considéré comme un matériau écologique pour la fabrication des cercueils. Cela tient en grande partie à l’utilisation de la colle qui assemble ses différentes parois, susceptible le plus souvent de contenir des produits chimiques particulièrement nocifs pour l’environnement.
Pour pouvoir être considéré comme écologique, un cercueil doit au contraire être composé d’une colle fabriquée à base d’amidon de maïs, sans aucun solvant ni autre produit polluant. De même, le tissu qui recouvre l’intérieur du cercueil en bois doit être conçu dans une matière écoresponsable, de préférence aussi rapidement dégradable que le matériau utilisé pour la fabrication générale du cercueil.
Pour autant, ce type de colle et de tissu peut aussi être utilisé dans la fabrication de certains cercueils en bois. Mais même dans ce dernier cas, il reste un problème majeur : le bois est particulièrement lent à se désintégrer dans la nature, y compris sous terre, contrairement au cercueil en carton qui ne met que quelques mois. Il faut donc faire attention au côté « biodégradable » qui ne veut pas dire grand-chose, même si le bois est un matériau naturel par excellence.
Le cercueil en carton de bois, une alternative écologique
Le carton a donc le vent en poupe pour la fabrication des cercueils, puisqu’il se dégrade très vite. Toutefois, au-delà de la fameuse pâte de cellulose qui le compose la plupart du temps, il peut aussi être fabriqué à base de pâte à bois, ce qui lui donne en plus l’avantage d’être très rigide. Or, dans ce dernier cas de figure, la biodégradabilité du cercueil est bien plus rapide qu’avec de véritables morceaux de bois.
N’oublions pas que désormais la transformation du bois implique de nombreuses zones forestières durablement exploitées, dans lesquelles des millions d’arbres sont plantés chaque année. D’ailleurs, grâce à cette prise de conscience, la surface des forêts françaises a augmenté de plus de 60% depuis le 19e siècle.
(Crédit photo : iStock)